Silence impossible :

" Ceux qui souffrent d’acouphènes seraient heureux d’avoir un moment de grand silence, quel repos pour la tête "

" Les acouphènes : clic-clac- clac- clic-clac… très fort : quand je mange, quand je parle, quand je cligne les yeux (combien de fois par minute ?) souvent sur fond de friture ou de cloches… cela se passe généralement le soir : je ne mange plus, je ne parle plus, je ferme les yeux… personne n’y comprend rien et n’y peut rien… ".

" Bien difficile de trouver le silence intérieur au milieu du vacarme des acouphènes – qui s’en donnent à cœur joie dès qu’il y a un peu de silence extérieur et " cérébral ! ".

" Hélas, depuis 5 ans, c’est le désastre total par les crises d’acouphènes, c’est terrible ce silence "

" Le silence : absence totale de bruit ? valable pour un entendant, mais pas pour un malentendant ou sourd, qui, lui capte les bruits intérieurs de sa machine : bourdonnements, sifflements, bruits de soufflet, battements de marteau ou encore chants d’oiseaux ou musique "

" Acouphènes : ronronnements d’avions, de moteurs, sifflements, fracas d’orages en montagne, et tant et tant d’autres choses inexprimables, inclassables : silence impossible.

" Rien à faire " disent les spécialistes… " Il faut vivre avec. "

" Difficile d’échapper à son cinéma intérieur - comme tout un chacun sans doute… mais en plus, quand on n’entend plus, tout son " bavardage personnel " a moins d’occasions de s’épancher… on reçoit moins aussi la parole des autres… et l’esprit déjà fatigué par les tensions du jour, on en vient vite à ressasser, voire à radoter !

" Le silence subi est déprimant si on ne cherche pas à l’habiter les pensées négatives hurlent et stressent " on se fait du cinéma " on amplifie…

" Dans le complet silence, si on ne veille pas, on peut si facilement se laisser entraîner au cinéma intérieur : revue de nos déceptions, de nos désillusions, de nos rancœurs… "

" Souvent aussi hélas, un même air tourne dans ma tête comme un disque rayé ".

Silence recherché…

" Il y a le silence " matériel " auquel j’aspire tout au milieu d’un brouhaha infernal… Par exemple l’environnement bureautique de nos journées professionnelles – une photocopieuse en plein effort, des imprimantes plaintives, le téléphones qui sonnent, moult conversations, des talons qui claquent… amplifié, déformé par la prothèse, tout cela m’épuise et me stresse ".

" Ah ! les réunions où les participants parlent trop et trop vite, là on a ? de retrouver le silence "

Quelles solutions ?

" Mais couper " le son " me stresse davantage encore… ce silence-là, totalement factice, me coupe du réel ; il préfigure celui qui m’attend un jour ou l’autre… et comment choisir cela, même pour reposer sa pauvre tête aussi prête à éclater : l’alternative est difficile ! "

" Quand je suis seule, je ferme la communication, je débranche et là le silence m’apporte des forces "

" Je dois le rechercher, ce silence, puisque je coupe le son de mes appareils auditifs dans le métro, dans les endroits bruyants, je coupe le son de mon téléviseur ou celui de mon ordinateur, plus pour ne pas en faire profiter mes voisins que parce qu’il est trop bruyant ".

" Si je veux reposer ma tête fatiguée, dans la journée, je coupe le courant et je jouis du silence en plein vacarme d’une foire, d’une fête ou d’un grand rassemblement ".

" Pour ma part, ma surdité progressive s’étant étalée sur 9 ans, j’ai plus souffert du bruit au début de ma surdité que du silence ensuite. Mes appareils auditifs, moins performants qu’actuellement, rendaient les bruits assourdissants alors que je ne comprenais pas la parole au milieu de ce tintamarre. En fin de parcours, n’entendant pratiquement plus rien, et sur le conseil de mon ORL, j’ai renoncé aux appareils, avec un soupir de soulagement ! "

" A la fin de mon audition, épuisée par une communication de plus en plus difficile, j’aspirais à une vie en silence sans toutes les obligations de la vie communautaire : repas, prière, réunions, tout cela source de souffrance et de frustration… J’aspirais à ma journée de " désert " mensuelle, à ma semaine de retraite annuelle… là, le silence était de mise, quel repos dans ma tête et mon esprit ".

" Silence goûté comme un fruit succulent : en silence ! "

 

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