HISTORIQUE DE LA LECTURE LABIALE


La lecture labiale apparaît comme un phénomème d'observation spontané... et serait donc contemporaine de l'utilisation du langage parlé. Mais ce n'est qu'au début du XIVè siècle que des auteurs en font mention - on la retrouve dans un passage de Gargantua... Au XVIIè siècle, on commence à se préoccuper de la surdité et à constater les difficultés de la lecture labiale. En Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne. La lecture labiale est ainsi utilisée à l'étranger tout au long des XVII et XVIIIè siècles, mais seulement au cours de la démutisation des sourds de naissance.

En France, ce n'est qu'avec PEREIRE (1715 - 1770) que la lecture labiale a été découverte - mais l'abbé de l'Epée lui préfère la dactylographie et la langue des signes pour l'éducation des jeunes sourds. Il faudra attendre HEINICKE (1729 - 1790) pour qu'elle obtienne quelque considération. Ce n'est qu'après 1918, devant les nombreux blessés de guerre atteints de surdité, qu'a été créé, par le Dr. JOUET, le premier centre de rééducation spéciale destiné aux devenus-sourds. Ce centre a été reconnu d'utilité publique en 1953. Et ce n'est qu'en 1972 que "l'apprentissage de la lecture labiale dans les surdités acquises sévères" a été porté à la nomenclature des soins médicaux reconnus par la Sécurité Sociale. Et ce n'est pas fini... La Lecture labiale des adultes restant encore bien méconnue - et aucune formation spécifique n'étant encore inscrite aux cursus des orthophonistes...